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Cielos – Bien mal-acquis – Le prix des larmes : un concept original, pour une soirée inégale, mais qui procure le très grand plaisir de (re)voir le formidable Michel Heim !

  • Écrit par : Sylvie Gagnère

TheatrePar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.fr/ Avant toute chose, une petite explication est nécessaire sur le lieu, et le principe. Le City 27 Théâtre, c’est un théâtre qui présente, pendant 3 mois, 3 pièces de 27 minutes, dans un espace de 27 m2, pour 27 personnes, une fois par semaine. Ces micro-pièces sont proposées, mises en scène et jouées par des auteurs, metteurs en scène et acteurs différents. 

Après « Le couple » et avant « La nuit » et « Boucherie », c’est donc « L’argent » qui sert de fil conducteur à cette soirée. 
Le lieu est très cosy, une petite salle en sous-sol, où les spectateurs sont invités à s’asseoir sur tout le tour. Devant eux, des tables-bancs permettent de poser le verre et/ou l’assiette de tapas achetés au bar mobile, qui s’efface lorsque commence le spectacle, puis se réinstalle entre chaque pièce. L’accueil est chaleureux, on se sent presque dans une soirée à la maison.
Bien sûr, le risque d’un tel pari, c’est que les œuvres soient très inégales, et qu’il soit difficile de passer d’un thème et d’une ambiance à un(e) autre, avec seulement un entracte de dix minutes entre chacune. Trois histoires, trois styles :

Cielos se déroule à Mexico en 1941. Pedro et Juan Sanchez, père et fils, sont peintres en bâtiment. Ils achèvent de repeindre le magnifique plafond doré du Théâtre de Las Bellas Artes. Or, la fin de ce chantier-là va réveiller chez eux une déchirure familiale. La pièce s’avère décevante, avec peu de rythme et un argument qui ne parvient pas à accrocher l’attention du spectateur. Les acteurs ne sont pas en cause, ils font ce qu’ils peuvent, mais la narration ne décolle pas, on ne saisit pas le(s) enjeu(x) du récit.

Bien mal-acquis s’attache aux pas de Johnny, un jeune malfrat sans envergure, branché par son pote Kevin, escort de profession, sur un « petit casse pépère » dans une villa de la Côte d’Azur. Malheureusement pour lui, rien ne se passe comme prévu. Mais qu’est-ce qui était prévu, au juste ? Cette fois-ci, l’écriture enlevée et incisive de Michel Heim fait mouche. Alerte, enjouée, pleine de rebondissements, avec une chute parfaitement amenée, c’est un régal ! Les deux acteurs qui donnent la réplique à un Michel Heim en grande forme sont parfaits. On va de surprise en surprise dans cette galéjade politiquement incorrecte, et franchement très drôle.

Enfin, dans Le prix des larmes, un notaire lit un acte notarié à une jeune femme, Fanette. Cet acte demande à la mère d’abandonner son nourrisson, pour qu’il soit adopté par une richissime comtesse. L’histoire est émouvante et les acteurs très bons, mais il est un peu dommage que l’on devine beaucoup trop tôt le ressort « secret » de ce récit. Toutefois, la pièce tient la route et ne démérite pas.

On passe finalement un moment agréable, dans ce lieu atypique, au concept original. Et ne serait-ce que pour Michel Heim et son Bien mal acquis, la soirée en vaut la peine !


Cielos – Bien mal-acquis – Le prix des larmes  

Cielos
Auteure : Anne-Alice Fontaine
Mise en scène : Katia Scarton-Kim
Avec : Angeli Hucher de Barros et Philippe Carriou

Bien mal acquis
Auteur : Michel Heim
Mise en scène : Cécile Carrère
Avec : Clément Hassid, Johann Coste et Michel Heim

Le prix des larmes
Auteur : Nicolas Spanoudis
Mise en scène : Alexandra Causse
Avec : Marion Subtil et Christophe Biccherai

Dates et lieux des représentations :

- Tous les samedis, du 21 avril au 7 juillet 2018, à 19 h, au City 27 Théâtre, 75011 Paris

 


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