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Moi, Dian Fossey : un bel hommage sur les planches à l’amie des gorilles..

  • Écrit par : Serge Bressan

Dian FosseyPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Elle était partie en mission pour un mois. Primatologue américaine, Dian Fossey est restée au Rwanda pendant treize années. Elle y a approché, côtoyé, étudié les gorilles, ces grands singes dont certains mesurent plus de 2 mètres de haut… Et là, avec « Moi, Dian Fossey » et les mots de Pierre Tré-Hardy dits par Stéphanie Lanier, on est transporté en cette nuit africaine. On y entend l’émerveillement de la scientifique- ses combats, aussi. Combats pour la vie, pour tenir debout et le rester. On y perçoit aussi tous ces chamboulements que l’Afrique déclenche en elle, l’Américaine… On y partage également ses jeux avec les gorilles. Il y a, dans ce séjour de treize années, de l’émerveillement et du jeu, mais aussi de la désillusion. Et puis, entre Noël et le jour de l’An, tout va basculer. La nuit. Une dernière nuit. La machette va fracasser le crâne de Dian Fossey : « Un premier coup m’a fendu le crâne jusqu’à la bouche. Je n’ai rien senti. La douleur, il faut lui laisser le temps de monter au cerveau mais là, plus de cerveau, pas eu le temps de souffrir », raconte le fantôme de Dian, l’amie des gorilles. Avec la mort, avec l’assassinat de la primatologue américaine, la sauvagerie a encore frappé. Une femme extraordinaire a été tuée. Une fois encore, preuve a été faite que, pris dans sa folie, le monde court à sa perte… 

S’inspirant des Mémoires de la primatologue américaine assassinée en 1985, Pierre Tré-Hardy a écrit un texte tout en finesse, élégance, émotion sans oublier, deci delà, une pointe d’humour. Il a su éviter le piège du texte aussi plombant que faussement érudit. Mieux : « Moi, Dian Fossey » se révèle aussi un moment de théâtre intelligemment pédagogique. On ne manquera pas d’apprécier la performance scénique de Stéphanie Lanier, qu’on avait dans le passé tant appréciée dans l’adaptation des « Ailes du désir » sous la direction de Gérard Vantaggioli. A aucun moment, elle n’en fait trop sur la scène : tout y est, dans son interprétation, envoûtement et intensité. Et, en prime, il y a cette lumière, dans une création de Franck Michallet, qui enveloppe la scène et rappelle délicatement les brumes des forêts du Rwanda, là où Dian Fossey a côtoyé les grands singes pendant treize années… On est au plus près des gorilles. On est tous des Dian Fossey !

Un extrait de « Moi, Dian Fossey »
« La femme allongée là-bas, c’est moi. Enfin, moi... mon corps… Je me souviens, moi Dian Fossey… celle qu’on croyait folle… à présent, je fais très bien la différence entre sain de corps et sain d’esprit… ce soir je suis plus saine d’esprit que de corps… en, Afrique, tout le monde croit aux esprits. Tout est esprit, le papillon comme l’éléphant, la fougère comme la forêt… tout est esprit, et moi aussi, à présent. En Afrique, on croit que l’esprit reviendra toujours pour parler… et je parle… »

Moi, Dian Fossey de Pierre Tré-Hardy
Mise en scène : Gérard Vantaggioli
Avec Stéphanie Lanier
Durée : environ 1h05


Dates et lieux des réprésentations: 
- Jusqu’au 24 février 2018 au Théâtre 14- Jean Marie Serreau ( 20 avenue Marc Sangnier, 75 014 Paris)  
Tél. : 01 45 45 49 77 - www.theatre14.fr - Du mardi au vendredi, 19h ; le samedi, 20h30. .


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