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La marmite infernale : les treize chevaliers du free jazz

  • Écrit par : Guillaume Chérel

marmite infernalePar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/De prime-abord, Ils sont déconcertants, ces treize hommes affublés de… de… cottes de mailles ? Ah, non ! Certains portent des jupes amples, malgré leurs cheveux blancs. L’un d’eux défile même, comme un mannequin. Bizarre. Un autre passe l’aspirateur, puis joue avec sa jupe, sur une chaise, puis deux chaises. Ils sont d’abord statiques et silencieux. Puis l’un d’eux (le chanteur ?) prend la parole. Mais on ne comprend pas bien ce qu’il dit. Il est question d’épingles… à nourrice ? On dirait une performance artistique… Théâtrale ? Non plus, il s’agit de jazz. Et pas n’importe lequel, du free-jazz : oulah ! faut s’y connaître… Et puis pas du tout. C’est bon, drôle, surprenant, on se laisse prendre, entrainer. Mais reprenons depuis le début.

En 1997, la Cie de théâtre du Lézard Dramatique embarquait la Marmite Infernale (grand orchestre Arfi) dans une aventure théâtrale exceptionnelle. Sous le regard aigu, drôle, bienveillant et totalement musicien du metteur en scène Jean-Paul Delore, est né le spectacle : Les Hommes. Arfi, ça veut dire : Association à la Recherche d’un Folklore Imaginaire. C’est celaaaaaa ouiiiii. 

En 2015, près de 20 ans plus tard, les musiciens de la Marmite Infernale se lançaient à leur tour dans la création d’un spectacle de théâtre musical entraînant, cette fois, le metteur en scène dans le tourbillon des énergies, personnalités et couleurs sonores de l’Arfi d’aujourd’hui. Avec la conviction que, maintenant, fort d’une équipe à moitié plus mûre, à moitié plus jeune et compte tenu de l’expérience acquise, il saurait questionner encore cette tribu «d’hommes orchestres» et réinventer avec eux un spectacle totalement nouveau.

Alors voilà, sur scène, les musiciens de La Marmite infernale s’avancent, se mettent en place, se posent, se déplacent. Ils s’assoient et se positionnent, ce sont des hommes. Ils se parlent aussi. Ils arborent des costumes qui les racontent. Ils sont les chevaliers de leurs instruments. Une armée improvisée aux dix mille épingles, une armée décalée qui vit et crée ensemble. Les Hommes Maintenant ! pas une revendication « masculiniste », ni queer, ni transgenre, c’est un regard en arrière sur l’histoire de l’ARFI, puisque c’est en quelque sorte la suite des Hommes…, ce spectacle vieux de vingt ans et mis en scène par Jean-Paul Delore. Vous suivez. Une belle aventure collective, déjà. Et puis c’est dans les « vieilles » marmites qu’on fait les meilleures potions magiques, cette musique venue de partout, et d’ailleurs, a longtemps cuit, avec des ingrédients, des condiments, qui s’amalgament parfaitement, créant ainsi de nouvelles saveurs, qui se dissolvent et caramélisent. Bref, ça a du goût. Y’a même de la pomme… Cette marmite ne colle pas aux dents, elle s’évapore au rythme du temps présent. Le tout donne une sacrée tambouille. Une bonne ratatouille. Un ragoût musical croquant. Un pot-au-feu ensorcelant. Troublant plus que dérangeant. Chaque individu s’y exprime collectivement. La musique permet ce miracle, comme tous les arts vivants. Et quand ils jouent enfin, ensemble, ça bout. Une fois refroidi, il y a comme un goût de reviens-y.

La marmite infernale : Les hommes… maintenant, fêtent les 40 ans de l’ARFI.
Sur une mise en scène de Jean-Paul Delore.
Avec Jean-Paul Autin (saxophone, flûte), Guy Villerd (saxophones), Olivier Bost (trombonne, guitare), Clément Gibert (clarinettes), Guillaume Grenard (trompette, tuba), Xavier Garcia (sampler, laptop), Jean Bolcano (contrebasse), Eric Brochard (basse électrique), Michel Boiton (batterie, percussion), Christian Rollet (batterie, percussions), Alfred Spirli (batterie, percussions), Eric Vagnon (saxophone), Jean-Marc François (jeu).

Dates et lieux des représentations: 

Jusqu’au 12 novembre 2017 à la Maison des Métallos (94, rue Jean-Pierre Timbaud – Paris 11) Métro Couronnes ou Parmentier / Bus 96.

Réservation au 01 47 00 25 20 


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