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Cornélius, le meunier Hurlant : une intrigue qui sombre dans l'absurde et la répétition

CorneliusPar Nelly Bonnet - Lagrandeparade.fr/ Ambiance atypique de western à la plage pour découvrir Cornélius semblant venir au monde, sa peau tannée par le soleil émergeant des profondeurs du sable sur un son rocailleux (duo inattendu d’Anaïs Demoustier et Iggy Pop au générique). Brandissant son petit moulin dans une succession de décors naturels, l’homme recherche le vent comme d’autres cherchent l’or. Jusqu’au vertige, au bord du cirque de Navacelles : « Bout du Monde, terrain à vendre » indique un panneau planté en plein courant d’air.

De ce point de départ va se dérouler le destin d’un être étrange, bêta mais plein de bonnes intentions, à la merci de villageois traditionnels et bien rangés qui ne scanderont pas : « Vive le Meunier ! » plus de 24h… Car Cornélius a un défaut si gros que même la perspective de la survie du village, grâce à sa farine et son pain, ne peut suffire à le compenser.

Cornélius est-il un assassin ? Un arnaqueur ? Un cannibale ? Même pas. Le Meunier, la nuit, a sa crisette et se met à hurler à la mort, réveillant le village et les loups. De mystérieuse, l’intrigue sombre instantanément dans l’absurde : dans une chorégraphie répétitive et lassante, convoquant davantage Obélix ayant pris la potion magique sans y être autorisé qu’une quelconque violence intérieure, les scènes de hurlements vont se reproduire et malheureusement se ressembler (pas certain que ce soit plus intéressant ou plus drôle une poêle à frire à la main…).
Bonaventure Gacon, dans le rôle titre, est un artiste de cirque et n’est pas le seul comédien du film issu du monde circassien. D’où un curieux prétexte à s’acharner dans la mise en scène à imposer un esprit burlesque, à coup d’animations ou de numéros (funambulisme, équilibrisme, acrobaties…) sans raisons d’être et surjouées. Une mécanique de dessin animé avec mimiques se voulant clownesques : moue boudeuse assortie de bras croisés quand notre héros (qui tombe également par terre environ tous les quarts d’heures) est bougon, bonnet jeté à terre pour se dire énervé, le tout dans une gestuelle appuyée qui loin de mettre en valeur le spectacle, le rend au fil des minutes de plus en plus embarrassant à regarder.
Que dire du principal personnage féminin : femme fleur, qui vend des fleurs, habillée comme une fleur, gentille comme une fleur, qu’on marie de force toujours sans justifier du moindre intérêt narratif. Des envolées puissantes : « Nous pourrions être heureux tous ensemble, ce serait bien. » d’un niveau tel que ça en devient gênant. Le texte récité plutôt que joué, les émotions mimées plutôt qu’incarnées, font basculer l’ensemble du film dans une dimension laborieuse tant sur le fond sur que sur la forme.

Cornélius, le meunier Hurlant
Un film de Yann La Quellec
Sortie en salles : le 2 Mai 2018
Durée : 1h 47min
Avec Bonaventure Gacon, Anaïs Demoustier, Gustave Kervern...

Découvert en avant-première au Festival Itinérances d'Alès ( 30) 

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