Menu

La nuit de l’usine : le tango des losers…!

  • Écrit par : Félix Brun

eho la nuit de l'usinePar Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ 2001, l’Argentine est frappée par une crise économique sans précédent, avec sa cascade de conséquences qui touche essentiellement les plus faibles, les moins instruits, les pauvres, les laissés pour compte et sans compte, les mal lotis, les oubliés. C’est dans ce contexte que dans la petite ville d’O Connor de la province de Buenos Aires, huit acolytes décident de rassembler leurs économies pour racheter une usine à l’état d’abandon. Ce sont Perlassi, Fontana, Lorgio, Rodrigo, Belaunde, Medina, elagio et José, "huit tocards mus par le désespoir". Mais la mesure gouvernementale de bloquer les réserves bancaires, le "corralito", va annihiler leurs espérances et mettre à mal leur projet. Quelque peu découragés, ils découvrent quelques mois plus tard qu’ils ont été victimes d’une escroquerie instrumentée par Manzi, un homme d’affaires local, véreux et sans scrupules, avec la complicité du chef de l’agence bancaire…Alors la bande sous la houlette de Perlassi, l’ancienne gloire du football argentin, bâtit une stratégie de vengeance et fomente son châtiment… Une épopée donquichottesque, croquignolesque, une magnifique parabole de l’amitié, de la solidarité. Un scénario délirant et abracadabrantesque pour cette compagnie hétéroclite, naïve, maladroite, dont le credo se résume à : "Si on ne fait rien, on se fera bouffer. Si on fait quelque chose et ça tournera mal, ils nous boufferont aussi." Cette équipée de bras cassés va-t-elle parvenir à récupérer son argent et mener à bien son projet ?

Un roman tendre, sensible, rempli d’humour et de situations cocasses ; une galerie de personnages hors du commun, le combat des délaissés, des obscurs contre la malhonnêteté des affairistes. Eduardo Sacheri livre ici une histoire très agréable, une écriture de messages, d’empathie, d’altruisme et de réalisme. Un très bon moment de lecture. 

[bt_quote style="default" width="0"]On a une vie. Bonne, mauvaise, celle qu’on a. On s’en sert depuis qu’on est né. On en prend soin. On s’applique à la conserver, à la remplir. Tout ce qui nous arrive, tout ce qu’on apprend, on le fait tenir dans cette petite vie qu’on a. On ne réfléchit pas à sa fragilité. Ou seulement de temps en temps. On ne va pas passer sa vie à se dire combien elle est fragile, car l’angoisse serait perpétuelle. Insoutenable.[/bt_quote]

La nuit de l’usine
Editions : Héloïse d’Ormesson
Auteur : Edouardo Sacheri
Traduction : traduit de l’espagnol(Argentine) par Nicolas Véron
448 pages
Parution : 26 avril 2018
Prix : 22€



À propos

Les Categories

Les bonus de Monsieur Loyal